PARIS NOUS POMPE

Depuis près de deux siècles et demi, Paris nous pompe !


Ci-dessous : un texte de Joel Guégan, paru dans le Peuple Breton n°316, en Avril 1990.

Oui, Paris nous pompe.

En réalisant une affiche sur le thème « Paris nous pompe », dans le cadre de sa campagne sur les insuffisances de la décentralisation, l'UDB a voulu souligner de manière forte le rôle persistant de la région parisienne par rapport au reste de l'hexagone, à la fois sur les plans politique, économique et culturel. L'expression, volontairement familière « Paris nous pompe » suggère aussi un certain ras-le-bol par rapport à une matière de suffisance, de prétention permanente, tellement évidente pendant le Bicentenaire et les événements en Europe de l’Est !


Les « princes » à Paris, les « bœufs » à la région.

Pour l'essentiel des décisions, la concentration des pouvoirs entre les mains du Président de la République d'une part, et d'autre part de l'ensemble des ministères (hauts fonctionnaires compris), maintient un Etat pour lequel la « décentralisation » socialiste, malgré les discours, n'a pas changé d'un centimètre la façon d'agir. II est (hélas) devenu banal de dire que l'Etat a saisi l'occasion pour ne plus prendre en charge certaines dépenses contraignantes, sans donner aux régions les moyens correspondants. L'exemple des lycées « confiés » aux régions dans un état général déplorable montre d'une manière claire la méthode, pour qui veut bien ne pas jouer les autruches !

Autre exemple : les plans Etat-Région et les contrats qui associent l'Etat, la Région, le Département, et une ville, sont souvent présentés comme des bienfaits accompagnés d'une concertation (toujours « large ») et des modèles de collaboration (toujours «  étroite »), apparemment détachés de la guéguerre politicienne.

Tout n'y est pas mauvais. Ils méritent pourtant un examen cas par cas : les représentants de l'Etat ne s'y laissent embarquer que s'ils le veulent et jusqu'où ils le veulent. Tel projet sera-t-il financé à 20 %, à 40 % ou davantage par l'Etat ? Cela dépendra de la bonne volonté parisienne qui choisit donc en fait les projets réalisables (y compris à l'échelle d'une ville!) et qui décide jusqu'à quel point ils « méritent » le soutien. La négociation se réalise alors à un niveau où les indigènes de la région (ou du département ou de la ville) concernés, ne voient que de la brume ! Encore un point pour la démocratie transparente ! La magouille trouve là un champ disponible pour faire fleurir ses différentes formes.

Un exemple : avant que la gauche-bidon revienne au pouvoir, le plan mijoté par la droite féroce prévoyait un ensemble d'implantations d'enseignement supérieur à Vannes et rien pour Lorient. En 1988, il y eu renégociation qui a abouti à une répartition « équitable » (50 % pour chaque ville en gros, alors que l'agglomération de Lorient représente deux fois plus de population que celle de Vannes, et se trouve plus éloignée des grands centres universitaires).

Une preuve toute simple que la région ne joue pas dans l'ensemble un rôle important contrairement à ce que voudrait une vraie décentralisation, se trouve dans les choix des élus «  stars » (ou starlettes) : quand il faut choisir, pour éviter les cumuls de postes, on voit bien les « grands » politiques, ceux qui veulent mener une vraie carrière politique, abandonner le Conseil général pour y laisser, sauf exceptions, leurs petits copains moins «motivés » ou moins « ambitieux », ou moins « compétents ».. (on peut rayer les mentions inutiles)... Les « boeufs », quoi ! Pas vrai ?


Ils le disent eux-mêmes !

Conséquence inévitable de cette concentration parisienne : les tentatives de décisions favorables à un développement d'ensemble de l'hexagone restent toujours fragilisées ! Le maire de St-Brieuc (PS), écrivait-il n'y pas si longtemps, a la politique d'aménagement du territoire est morte, emportée par le vent du libéralisme o. Rocard, qui se présentait autrefois comme un des champions de la décentralisation vraie, a supprimé certaines mesures qui limitaient les créations d'emplois dans la région parisienne !

Il renforce le pouvoir des préfets et particulièrement celui des préfets de région. Certains hauts fonctionnaires locaux avaient sans doute pris des habitudes malsaines au contact des élus locaux des Conseils généraux. On va les remettre dans l'axe, en donnant un rôle plus fort aux préfets de région, qui seront évidemment « tenus » de près par le ministère de l'Intérieur. On voit ainsi apparaître la différence entre une vraie décentralisation donnant plus de pouvoir à des régions (assez fortes pour jouer les « interlocuteurs valables » par rapport à l'Etat) et une « décentralisation » qui organise l'appareil d'Etat pour renforcer le pouvoir central.

Rocard a désigné un centriste centralisateur (par hasard ?) pour réaliser un nouveau plan très coûteux de développement de la région parisienne. C'est bien normal : non seulement on se résigne à subir les lois du marché plutôt que d'essayer une politique réelle d'aménagement du territoire, mais en plus, on affirme que la région parisienne ne renforce le pays avant son entrée dans l'Europe. Le deuxième étage de la fusée est lancé : « Aidez-nous, braves citoyens, à renforcer l'Europe forte pour mieux nous défendre contre elle » !


Comme des veaux devant le rouleau compresseur.

Ainsi, sans une solidarité nouvelle dont les bases ne paraissent pas évidentes aujourd'hui, mais que chacun de nous doit essayer de construire à son niveau, on est parti pour un développement à deux vitesses, accepté et mëme programmé par l'Etat. L'UDB, malgré des moyens limités, s'efforce, y compris aux plans hexagonal et européen, de participer à un mouvement de résistance à ce rouleau compresseur. Ne restez pas sur la touche ! Cette affaire nous concerne tous !


Aidez-nous à dénoncer :

- le «pompage» des jeunes et surtout des jeunes les mieux formés vers la région parisienne ;
- le « pompage » financier nécessaire à un aménagement de plus en plus coûteux de la région parisienne ;
- le pompage créé par l'inégalité des impôts locaux (il faudrait multiplier la taxe professionnelle par cinq dans la région parisienne pour couvrir les surcoûts d'installation) ;
- les pompages de toutes sortes, créés par les transports dans la région parisienne (pertes d'énergie, pertes de temps, coûts...) ;
- le pompage sur la Sécurité sociale lié aux méfaits d'une grande concentration urbaine mal contrôlée (fatigue, déprime, mauvaises conditions de vie) ;
- le pompage des investissements culturels luxueux et massifs qui ne servent qu'à une minorité déjà favorisée, globalement ;
- le pompage de la délinquance tous azimuts, y compris la fraude fiscale nettement favorisée par l'anonymat... et la technicité des plus forts (quel jeune inspecteur des impôts nommé dans la région parisienne ne s'est jamais retrouvé « en caleçon » devant un contribuable « de luxe » entouré d'une armada de conseillers « top niveau » ?)
- les pompages créés par les sur-profits immobiliers.

Aidez-nous à trouver d'autres exemples qui montrent à quel point un développement à deux vitesses ne doit plus être accepté, en particulier par tous ceux qui veulent maintenir une Bretagne authentiquement vivante ! C'est vrai pour l'hexagone comme pour l'Europe ! C'est un combat d'aujourd'hui !


Plus que jamais !

L'actualité nous impose une relance de ces revendications pour deux raisons : l'évolution européenne et la situation politique hexagonale. L'écroulement des régimes de l'Europe de l'Est met en position de force les puissances d'argent et polarise l'attention dans un sens qui ne favorise évidemment pas la Bretagne. D'autre part, la dérive du PS vers le capitalisme festif et les divisions internes (dont la Bretagne a été le témoin privilégié en accueillant le congrès de Rennes) accentuant la faiblesse de tout potentiel de résistance aux lois du marché, qui, objectivement, sans tomber dans la pleurnicherie, n'ont rien à Paris de l'harmonie du développement !

Evidemment, ne nous laissons pas piéger par des structures qui elles-mêmes se centralisent à Paris : plus elles approcheront du pouvoir, plus elles auront de « chances » d'être elles-mêmes « pompées » par les différentes formes de pouvoir parisien. Les Bretons, eux, doivent comprendre rapidement qu'ils ont besoin d'un parti politique breton solide. Sinon, ils ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes.

Tout le reste est littérature malsaine. Qui me « pompe ».



Direction l'autonomie,

pour une administration efficace des services public, on pourrait envisager
une affectation hors cadre des 300 préfets sur une île vacante,
qu’ils pourraient bien sur administrer eux mêmes en toute autonomie.

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Telephone: +33-(0)-681-xxx-161
Email: paris.nous.pompe@free.fr
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